dimanche 14 septembre 2008

Voyage en europe centrale

Quand on voyage avec un guide sous forme de bouquin ca n'est pas une partition de musique qu'on suit au soupir prés loin de là. Il y a des trous à remplir. Au départ on ne jure que par le bouquin mais très vite on se retrouve sous la pluie depuis ½ heure à chercher une rue qui n'existe pas dans une ville qu'on ne connaît pas dont les gens ne comprennent rien à ce que vous leur demandez.
La commence vraiment l'aventure:il ne s'agit plus de suivre la métaphore du guide mais de se débrouiller par ses propres moyens, système D, DIY. C'est de cette manière que vous débarquez dans le monde de l'imprévu, le guide dans une main pour une info minime et votre imagination dans l'autre pour exploiter les informations de premier plan : trouver un hôtel s'assurer qu'il y ai des places et comment s'y rendre.
Vous accumulez de cette manière un nombre considérable de petites cartes, de listes à cocher avec des no de téléphone. La réserve qu'émet la fille qui vous donne cette liste et entoure les informations est à prendre en compte. Elle ne l'exprime pas mais vous la sentez lorsqu'elle passe la réservation pour vous dans une langue aux accents mêles de « tche » et de « sky ».
A Olomouc (prononcer Olomautz) capitale de la Moravia du nord vous comprenez le pourquoi de cette réserve des que vous passez la porte de l'hôtel. Un grand drap cache un mur fraîchement écroulé et à la réception un instinct vous pousse à ne pas demander à visiter la chambre non vous voulez très vite faire partie des membres de cet hôtel vous avez repéré du coin de l'oeil le vieil ascenseur de l'époque communiste et les tapis retires des escaliers, il ne reste que les tringles. Vous arrivez seuls alors pour découvrir votre chambre celle que vous avez trouvée après un dédale de phrases en anglais et quelques dessins. Elle est à la hauteur de vos espérances même si jamais vous n'avez imaginé une chambre d'hôtel de cette sorte. Le mobilier (post) communiste, la radio et le téléphone orange avec les fils arrachés, la vue sur une rue passagère mais sans plus, un tram gémit dehors alors que vous refermez la fenêtre. Ce n'est que plus tard lorsque vous aurez sillonné la ville en essayant de toujours garder un point fixe à votre boussole que repu de nouvelles impréssions vous décidez de rentrer à l'hôtel et d'utiliser l'ascenseur d'
époque. Il y a 4 portes deux extérieures 2 à l'intérieur puis 3 boutons vous en enclenchez un et c'est toute la machine qui se met à sursauter. Une fois arrivé dans votre chambre vous décidez de prendre un bon bain après ce long voyage (vous avez quitté cracovie ce matin). La les choses se précisent il n'y a pas d'eau chaude . Vous descendez en peignoir à la réception (entre temps l'ascenseur est tombé en panne) et vous vous adressez a une très jeune personne qui fait office de veilleuse. La conversation s'engage très doucement car elle parle très peu anglais mais elle comprend finalement qu'il y »no hot water » a un problème avec l'eau chaude (votre peignoir dans ce cas est un accessoire tout a fait utile), elle fait couler un robinet dans la pièce a cote et reviens toute souriante vous dire « no hot water ». Et les choses pourraient très bien s'arrêter la en ce qui la concerne. Mais vous êtes têtu et vous lui expliquez en dessinant que vous voulez prendre un bain. Son sourire est toujours aussi charmant ... « What do you do when there is no hot water? » « I call my boss » mais elle triture son portable dans tous les sens, elle a peur de téléphoner à son patron a cette heure et c'est peut être son premier jour. Vous expliquez que demain matin vous voulez prendre un bain et qu'elle appelle son patron demain matin. »Tomorrow morning, yes » ca y est le message est passé.. Tomorow arrive avec ses joie et ses peines et votre voiture a un sabot. Il y a des panneaux la ou vous vous êtes gares la veille mais cabalistiques. Collé à la vitre un document écrit dans la même langue, vous n'êtes pas insensible aux histoires kafkaïenne (vous êtes en république tchèque avant tout). Vous décrochez quand même le papier Vous foncez à l'hôtel pour faire déchiffrer le document, vous commencez à manier l'art du dessin concis, la fille passe un coup de fil et dit « The police comes in ten minutes » Vous la remerciez car pour le coup elle vous a sauvé la mise. Les flics se pointent ils parlent anglais et ils vous montrent un panneau écrit en tchèque , vous protestez que vous ne comprenez pas le tchèque rien à faire vous payez 500 KC et vous gardez en mémoire les hiéroglyphes du panneau tout en cherchant une autre place. Puis vous retournez à l'hôtel et vous enquerissez de la « hot water ». Apparemment le chauffagiste est prévenu mais il a du partir sur un autre chantier dans une autre ville que vous avez aperçu sur la carte et qui vous paraît assez loin. Vous demandez à la fille si il y aura de la « hot water » pour 11 H elle vous souris largement en écartant les bras ce qui veut dire : c'est loin d être sur. Vous remontez dans la chambre , raconter tout ca à votre copine ca vous soulage que elle comprenne votre langue.11heures c'est l'heure du départ après une toilette sommaire à l'eau froide vous saluez tout le monde vous frôlez le drap-cache-misère et la porte s'ouvre sur une journée magnifique, le soir vous serez à Prague...